Pour la généralisation du double-sens cyclable

, par  Thierry Roch

“Il m’a fait peur ce cycliste qui me fonce dessus à contre sens dans une rue à sens unique ! C’est dangereux ! Un jour il y aura un accident !!”
Ces remarques foisonnent dans la presse, sur les réseaux sociaux et aussi parfois chez certains élus et agents de services techniques. Pourtant, la possibilité donnée aux cyclistes de rouler dans les sens interdits fait partie du code de la route depuis 15 ans en France et depuis plus longtemps dans nombre de pays européens.

« Les automobilistes considèrent ces voies comme dangereuses. C’est inexact. Certes, il est inconfortable pour une personne en voiture de croiser un cycliste. Mais cela l’amène à ralentir, et, en conséquence, cela limite le risque d’accidents. » [Jean-Luc Névache, délégué interministériel à la sécurité routière]
Les retours d’expérience et les différentes études conduites sur le sujet par le Cerema dans les grandes métropoles mais aussi dans les petites villes montrent qu’il n’y a pas plus d’accident impliquant les cyclistes dans les rue en double sens cyclable. Il y en a même moins !

Dans certaines rues très étroites de Senlis, il y a même des endroits où une voiture ne peut pas croiser un vélo, et pourtant ça passe : comme lorsque qu’un piéton croise une poussette sur un trottoir étroit, l’un des deux se pousse. Le cycliste se range entre deux voitures ou au bord du trottoir pour laisser passer l’automobiliste. Ou, le plus souvent (compte tenu du principe général de prudence envers l’usager le plus vulnérable...), l’automobiliste s’arrête le long du trottoir et laisse passer le cycliste qui passe comme il peut, parfois en posant un pied sur le trottoir. C’est ainsi que les 2 objectifs sont atteints : faciliter la circulation des cyclistes en leur proposant des raccourcis et apaiser les vitesses. Les seuls points de vigilance de la part de tous les usagers de la route sont aux carrefours et lorsque l’on souhaite traverser une rue en tant que piéton : il faut regarder des deux cotés.

En tant qu’automobiliste (que je suis aussi parfois...), je préfère croiser un cycliste en ville que d’avoir à le dépasser dans une rue étroite avec tous les angles morts et la nécessaire attention à porter aux piétons. En zone 30, il vaut mieux rester derrière les cyclistes plutôt que de tenter de le dépasser et se faire dépasser par le cycliste au prochain stop.
Enfin, lorsque toutes les rues d’une commune sont en double-sens cyclable, la communication devient très simple : on peut aller partout à vélo en prenant le chemin le plus court. En voiture, cela peut être plus compliqué...
Le sens unique est souvent mis en place pour permettre du stationnement automobile le long du trottoir, il n’est utile et nécessaire qu’aux voitures et n’a pas de raison de s’appliquer aux autres usagers de la route tels que les cyclistes.
Double-sens cyclable : Mode d’emploi, une vidéo du Club des Villes et Territoires Cyclables

Pour tout savoir sur le double-sens cyclable, retrouvez notre article dédié à cet aménagement.

Cet article est paru dans le Mag, le magazine de la commune de Lamorlaye en sep 2022 et dans le courrier des lecteurs du Courrier Picard.